Il était une fois

80ème anniversaire des combats des Glières

célébrer la liberté

Mars 2024

4 min.

Certains anniversaires retentissent de manière très forte à l’aune de l’actualité.

Celui que l’on célèbrera très prochainement à l’occasion des 80 ans des combats des Glières appartient à ces temps d’hommage et de recueillement qui résonnent au-delà des vallées et à l’orée de toutes les générations.

A travers lui ce sont tous les actes de résistance, d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, qu’il est question d’honorer.

Pour l'histoire

Le plateau des Glières fait partie de ces lieux chargés d’histoire qui portent haut les valeurs de la résistance.

80 ans après les combats qui ont fait rage lors de l’hiver 1944, le souvenir des événements de la seconde guerre mondiale est toujours aussi vif. Durant plus de deux mois, à 1440 mètres d’altitude, c’est dans un froid polaire que 465 maquisards se rassemblent sous les commandements de Tom Morel puis du capitaine Maurice Anjot pour livrer la plus valeureuse des batailles contre l’invasion allemande mais aussi en repoussant les forces de répression de Vichy.

129 d’entre eux ainsi que 20 habitants périront sous les assauts de la Wehrmacht, fusillés ou déportés, mais leur lutte ne restera pas vaine. Quelques mois plus tard, en août 1944, le sort de la Haute-Savoie bascule en devenant le premier territoire français à se libérer par lui-même, par les seules forces de la Résistance.

Souvenirs au bâtiment d'accueil Mémoire du Maquis

Pour l'enseignement

Le Général de Gaulle dira lui-même alors qu’il vient se recueillir en novembre 1944 au cimetière de Morette, devenu depuis la Nécropole Nationale des Glières, où sont inhumés la majorité des maquisards tombés : « C’est grâce à Glières que j’ai obtenu des parachutages importants pour la Résistance ».

Depuis, les chefs d’Etat et les hommes politiques sont venus s’incliner devant les tombes de la Nécropole et se recueillir au pied du Monument national à la Résistance érigé sur le plateau des Glières. Véritables lieux de pèlerinage, ils entretiennent la flamme de la devise des maquisards Vivre libre ou mourir.

Président de la République française à Morette

C’est pourquoi, chaque année, le souvenir de ces temps troublés est célébré dans la vallée.

Cette année, les cérémonies du 80ème anniversaire des combats des Glières se dérouleront le dimanche 7 avril à la Nécropole Nationale des Glières* située à Morette, entre La Balme-de-Thuy et Thônes avec plus de 500 enfants qui prendront activement part à cet événement.

Parallèlement, chaque commune du tour du Plateau organisera des cérémonies en l’honneur des maquisards tombés sur leur territoire (Glières-Val-de-Borne, Thônes, La Balme-de-Thuy, Alex, Dingy-Saint-Clair, Nâves-Parmelan, Thorens-Glières).

Pour la mémoire

Mars 2024, il s’agit encore et toujours, à l’image de l’action de l’Association des Glières de perpétuer cette mémoire. Non pas pour alimenter une vision passéiste du monde mais bien pour en éclairer le présent.

Transmettre l’esprit de la résistance, conserver le souvenir de ceux qui sont morts pour la liberté, enseigner l’histoire et diffuser ce qu’elle nous apprend sont autant de missions portées par l’association. L’anniversaire des combats des Glières est le moment de les raviver en chacun de nous. Et en particulier auprès de la jeune génération.

Commémoration de la jeune génération à la Nécropole Nationale des Glières

Gérard Métral, président de l’Association des Glières, le confie : « Aujourd’hui, alors que la guerre est aux portes de l’Europe, alors que notre société est en proie à de nombreuses interrogations sur son devenir, le maquis des Glières reste un formidable exemple de cohésion sociale, un socle sur lequel le futur se bâtit. Sur ce plateau battu par les vents, faisant face à la Milice et à l’armée allemande, les maquisards des Glières étaient devenus le « Bataillon des Glières ». Leurs différences sociales n’existaient plus ; ils n’étaient plus ouvriers, instituteurs, agriculteurs, étudiants. Ils n’étaient plus catholiques, juifs, communistes ; ils n’étaient plus autrichiens, espagnols, français, italiens, polonais, même allemands ou russes. Ils avaient retrouvé leur dignité et défendaient cette liberté pour laquelle ils étaient devenus des soldats, des frères d’armes ».

Pour l'avenir

A travers ce souvenir, ce sont bien les générations futures qu’il s’agit de protéger.

Le symbole des Glières est aujourd’hui encore très fort. Morette et le plateau ne sont pas que des lieux de mémoire, ils interrogent le présent et éclairent l’avenir et c’est pourquoi les écoles du territoire travaillent le sujet bien en amont. « Glières est une formidable leçon pour les générations futures de ce « vivre ensemble », une éducation à la citoyenneté sur laquelle les nouvelles générations doivent s’appuyer. Et c’est la raison pour laquelle commémorer, c’est entrevoir un avenir plus radieux et plus humain », rappelle Gérard Métral.

Les Glières, un symbole toujours très fort

Grâce au partenariat que l’Association des Glières a avec l’Education Nationale, c’est tout un travail de pédagogie et d’interventions en milieu scolaire qui se tisse.

Chaque année, au mois de juin, l’association organise en partenariat avec le Conseil départemental les Rando Glières. Un moment au cours duquel 2 500 élèves de classes primaires montent à pied sur le plateau des Glières en empruntant les sentiers des maquisards pour rejoindre le Monument national à la Résistance d’Emile Gilioli inauguré en 1973 par André Malraux.

A venir d’ici la fin de l’année, une bande dessinée retraçant l’histoire du maquis des Glières sera éditée pour poursuivre tout ce travail de sensibilisation. Une façon de diffuser l’idée selon laquelle, « le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent » , pour reprendre les mots entrés dans l’Histoire de Lucie Aubrac.

Association des Glières

* Pour s’inscrire à la célébration du 80ème anniversaire des combats du plateau des Glières à Morette le 7 avril 2024, merci de s’inscrire sur le lien : www.billetweb.fr/inscription-80eanniversaire (inscription ouverte jusqu’au 4 avril à 16h).

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Crédit photo :

Journaliste : Gaëlle Tagliabue