Portrait
#Stéphanie Jacquin
Eleveuse de lapins angora et créatriceAu fil d’un savoir-faire
La vie ne tient parfois qu’à un fil, ce que l’on en fait aussi. Il a fallu plusieurs années à Stéphanie Jacquin pour trouver son fil d’Ariane, celui qui la guide aujourd’hui vers l’essentiel, son essentiel.
Au bout du fil, un savoir-faire, un goût pour la création et un amour inconditionnel, celui d’un métier devenu un véritable mode de vie.
Stéphanie Jacquin est prof de philo lorsqu’elle décide de changer de cap pour devenir, et cela ne s’improvise pas, éleveuse de lapins. Une tendresse d’enfance pour les lapins, un amour pour le tricot transmis de fil en aiguille par sa maman et une certaine philosophie de ce que doit être la vie… et la suite qui s’impose un jour comme une évidence.
Après quelques recherches, Stéphanie contacte un éleveur de lapins angora installé dans la Drôme qui accepte de lui enseigner les rudiments de ce métier rare avant, à l’aube de la retraite, de lui céder une partie de son cheptel. C’est le début de Phil’Angora.
© Phil’Angora / Stéphanie Jacquin
Eleveuse de lapins : un métier rare
Cuniculicultrice pour les experts (et les amateurs de mots croisés), éleveuse de lapins pour les autres, une activité peu répandue qui ne compte qu’une vingtaine d’éleveurs dans toute la France et dont Stéphanie Jacquin est la seule représentatrice en Rhône-Alpes.
Spécialiste des lapins angora, Stéphanie a, dans sa maison de Groisy requalifiée en élevage, une soixantaine de bêtes dont elle transforme le poil.
Un poil aux qualités naturelles qui confère aux vêtements et accessoires imaginés par Stéphanie des spécificités exceptionnelles. Douceur, chaleur et propriétés thermorégulatrices couplées à une incroyable légèreté font de cette laine angora une matière précieuse.
Le lapin mue naturellement tous les 100 jours, c’est à ce moment-là que Stéphanie peigne chacun d’entre eux dans un tête à tête plein de tendresse pour récupérer la cotonneuse matière première. Sachant que chaque lapin perd 800g à 1kg par an de son poil, son cheptel lui permet de récolter une cinquantaine de kilos de laine chaque année.
C’est ensuite dans la filature de Fonty dans la Creuse, l’une des deux dernières de France à filer la laine angora, que Stéphanie fait filer et teinter cette laine aussi fine que volatile.
De là, en ressortent de moelleuses pelotes aux couleurs nuancées que Stéphanie transforme selon ses inspirations.
© Phil’Angora / Pelotes colorées
Créatrice de vêtements et accessoires uniques
De ce goût pour le tricot hérité de sa maman, Stéphanie crée, à partir de ce matériau d’exception, toutes sortes de vêtements et accessoires : pulls et gilets, snoods et écharpes, gants et mitaines, bonnets et bandeaux et même des chaussons à croquer pour bébés. Toute une parure de douceur à l’état pur.
Pour l’aider dans ce travail de création qui nécessite du savoir-faire et du temps (comptez de 40 à 70 heures pour un pull), Stéphanie peut compter sur de petites mains expertes qui l’aident dans la production, à commencer par sa maman !
Des créations qui peuvent aussi être l’aboutissement de commandes spécifiques puisque Stéphanie réalise également des pièces à la demande. Etoles et boléros pour des tenues de mariages vaporeuses, cadeaux de naissance enveloppés de douceur ou idées plus atypiques, Stéphanie étudie toutes les demandes.
Qu’elles soient 100% angora ou avec 20% de mérinos pour certaines, toutes les créations de Stéphanie ont ce supplément d’âme et ce goût des choses bien faites, de celles qui durent dans le temps et traversent toutes les tendances.
Pour découvrir ce savoir-faire spécifique et en apprendre encore plus sur Phil’Angora, Stéphanie ouvre les portes de son élevage chaque week-end de décembre, du vendredi après-midi au dimanche. L’occasion idéale de percer les secrets d’un travail d’exception et de trouver un cadeau unique et plein de délicatesse, pour les fêtes de Noël.
© Phil’Angora / Collection mère-fille
Une autre histoire
Crédit photo :
- © Phil’Angora
Journaliste : Gaëlle Tagliabue