#Sarah Klilib

À quelques jours de l’ouverture estivale, Sarah nous reçoit pour nous parler des actions écoresponsables qu’elle a mises en place afin de contribuer à un tourisme responsable et éthique. Une évidence pour cette ingénieure en hygiène, sécurité et environnement qui en 2011 décide avec son compagnon de quitter la vie parisienne où tous deux exercent comme ingénieur pour reprendre le camping familial sur les bords du lac d’Annecy.

Un changement de vie animé par le désir de se rapprocher de la nature, de ralentir le rythme et de fonder une famille qu’avec le recul, elle ne regrette pour rien au monde. Bien au contraire, sa nouvelle vie lui permet d’être alignée avec ses valeurs en démontrant que prôner le camping éco-responsable est une façon d’assurer la pérennité de l’activité, qui plus est dans une destination qui accueille chaque année près de 3 millions de visiteurs, attirés par les paysages grandioses et la palette infinie d’activités.

Un vent nouveau souffle sur l’entreprise familiale depuis que Sarah et son compagnon ont repris l’affaire, à commencer par le nombre d’emplacements qui a été diminué, et la végétalisation du site – qui s’étend sur 2,5 hectares – largement augmentée. Chaque année, de nouvelles espèces sont plantées et des travaux sont effectués pour limiter l’impact environnemental du camping.

L’objectif affiché est d’accueillir moins de clients, mais mieux, de restreindre au maximum le quota de camping-cars, pas du tout en phase avec les valeurs écologiques du couple, et de s’entourer de collaborateurs qui partagent leur philosophie : respect de l’humain & de l’environnement.

« L’ECOLABEL EUROPEEN obtenu l’année dernière est un engagement que nous prenons sur le long terme et s’accompagne d’un audit tous les 2 ans, effectué par un organisme indépendant AFNOR CERTIFICATION.

Concrètement, voici quelques-unes des actions que nous mettons en place pour nos clients : nous les encourageons à trier leurs déchets et avons mis en place un compost, nous les incitons à faire attention à leur consommation d’eau, avec un crédit «douche» attribué pour la durée du séjour, via une carte préchargée, nous les incitons à la mobilité douce avec la possibilité de louer des vélos sur place, à se déplacer en transports en commun ou la mise en place d’une offre de séjour sans voiture qui sera effective dès cet été. Nous avons également supprimé les emballages à usage unique ; les clients doivent désormais apporter leurs propres contenants pour la vente à emporter. Nous travaillons au maximum avec des fournisseurs locaux et avons banni les marques comme Coca-Cola, Fanta ou autres. Nous proposons également des activités éducatives sur la nature & l’environnement, comme la randonnée ou la découverte de la faune et de la flore locales. Nous sommes d’ailleurs refuge LPO (ligue pour la protection des oiseaux). »

Autant d’initiatives qui répondent aux attentes des voyageurs qui sont de plus en plus soucieux de l’impact de leurs voyages mais qui bousculent les habitudes et peuvent en dérouter d’autres.

« Il faut être prêt à perdre des clients lorsqu’on s’engage dans une telle démarche », souligne Sarah, pour qui l’éducation et la pédagogie sont des enjeux majeurs pour tendre vers un tourisme écoresponsable.

À l’occasion, elle partage son expérience lors de conférences sur le tourisme durable, espérant faire des émules.