Inspiration
Entrez sans frapper…
Et laissez-vous bercer d’histoiresPousser la porte d’une chambre d’hôtel, jusque-là, rien d’étonnant. Y surprendre à la volée de petites scènes de la vie courante, il y a de quoi se laisser décontenancer !
C’est toute la magie du concept théâtral imaginé par Stéphanie Doche et Pierre-Louis Lanier, auteurs et metteurs en scène annéciens à l’imagination folle.
Et ça se passe à l’hôtel Les Trésoms, une raison de plus de se laisser tenter par l’expérience. Toc, Toc, Toc !
Une chambre d'hôtel pour théâtre
Partenaires de projets originaux depuis plusieurs années, Stéphanie Doche et Pierre-Louis Lanier ont déjà collaboré en 2013 sur le projet « Embouteillages » monté pour le Château de Clermont et dont les scènes se jouaient dans des voitures.
Depuis, l’envie de renquiller pour un nouveau projet hors les murs ne les quitte pas. C’est chose faite en 2017 avec la 1ère édition de « Entrez sans frapper ».
« Pour cette première mouture à l’hôtel Central d’Annecy, chaque chambre avait un thème qui nous a inspiré les saynètes. Ce lieu unique nous a ouvert la voie d’une scénographie incroyable », se souvient Pierre-Louis Lanier.
« Lorsque nous avons voulu renouveler l’expérience, nous avons été aiguillés assez naturellement vers Les Trésoms. Nous ne connaissions pas encore la sensibilité artistique de Véronique et de Pascal Droux mais notre partenariat est vite devenu une évidence ».
© Syndie Clément
Après avoir hanté les couloirs et les chambres de l’hôtel Central et laissé quelques souvenirs indélébiles dans la mémoire du public, c’est donc cette fois à l’hôtel Les Trésoms que la compagnie D’Aucuns Disent pose ses valises, le temps de deux week-ends de représentations les 15, 16, 17 et 22, 23, 24 novembre avec peut-être même quelques dates supplémentaires à venir… À suivre…
Pour l’heure, chaque soirée s’égrènera à travers 14 saynètes de 8 minutes, réparties sur deux parcours distincts.
L’occasion d’assister à toutes les scènes que l’on a pu tous un jour fantasmer en ralentissant le pas devant la porte close d’une chambre d’hôtel, en surprenant une conversation dans l’interstice d’un couloir ou simplement en jetant un coup œil furtif au travers d’une fenêtre éclairée.
Lieu de tous les possibles, l’hôtel devient ce personnage presque à part entière qui renferme tous les secrets, cet endroit où les vies s’enchaînent, les destins se mêlent et se démêlent. D’imbroglios amoureux en histoires de famille, d’instants volés en introspections, les chambres deviennent le théâtre intime de toutes ces brèves de vie, des plus ordinaires aux plus romanesques, saisies sur le fil de leur histoire tissée.
© Syndie Clément
Des scènes de vie dérobées
N’attendez ici toutefois ni les trois coups ni les standing ovation, les codes habituels ont fait place à l’intimité d’un moment partagé.
Le spectateur se fond dans le décor, prend place là où il peut. Assis, debout, allongé pour les plus à l’aise ou dans l’encablure d’une porte pour les plus discrets, ni habitude ni consigne ne guident les curieux. La promiscuité immisce un sentiment particulier, gênant pour les uns, décomplexant pour les autres, mais acteurs comme spectateurs partagent tous le sentiment de vivre un moment à part, sorti du cadre.
Par petits groupes de 4 à 5 personnes, et pas forcément celles que l’on connaît, les visiteurs sont invités à passer d’une chambre à l’autre et ainsi rebondir de confidences en tranches de vie le temps de quelques minutes seulement, juste celui qu’il faut pour surprendre une conversation et en imaginer l’origine ou la suite.
© Syndie Clément
Epurés de tout artifice, l’objet théâtral et le jeu vont ici à l’essentiel pour montrer à quel point le merveilleux peut se cacher dans l’instant le plus insignifiant et porter la lumière sur toutes ces petites choses qui font vibrer le quotidien.
Lieu furtif de vie ou de travail, d’échappée belle ou d’ardeur consumante, l’hôtel peut renfermer les rêves les plus rocambolesques, abriter les drames les plus humains ou révéler les secrets les plus enfouis dans l’alcôve d’une chambre qui n’appartient à personne.
La barrière abaissée entre spectateur et comédien fait éclater la frontière qui sépare la fiction de la réalité. Au point de perdre ses repères, de se laisser parfois aller à la confusion, d’éteindre un interrupteur sur lequel on s’était appuyé pour se rassurer et de brouiller les pistes, malgré soi.
© Laurianne Gouttenoire
Une expérience inclassable
Déstabilisé, certes, le spectateur n’est pour autant jamais pris en otage de la scène, il la contemple comme glissé derrière une vitre sans tain puis s’en échappe comme il est venu, dans un courant d’air, emportant avec lui le souffle de ce qui lui a été transmis.
Une déambulation qui prend des airs de rêve éveillé, le songe d’une nuit d’été avec ce qu’il faut de magie, délectation programmée. Une rêverie toutefois bien inspirée de la réalité puisqu’à travers cette nouvelle mouture, le vrai partenariat tant logistique qu’artistique qui lie l’hôtel Les Trésoms et la compagnie D’Aucuns Disent a donné naissance à de nouvelles scènes dont certaines ont été inspirées par les collaborateurs mêmes de l’hôtel.
« En nous faisant part de leurs expériences et de leur vécu, les personnes qui travaillent au jour le jour ici nous ont permis de saisir l’âme du lieu », raconte Stéphanie Doche.
© Syndie Clément
Autonomes, avec parfois quelques interactions toutefois, les scènes se dégustent donc les unes après les autres comme de petits bonbons acidulés, distillent leur dose de rire, de charme ou d’émotion, c’est selon, et offrent à vivre une expérience hors du commun qui se ressent plus qu’elle ne s’explique.
Des amants qui se cachent, des amis qui se heurtent, une femme de chambre plongée dans sa rêverie, un réceptionniste aux petits soins… Que pourrions-nous imaginer des pensées qui les traversent ?
Entrez sans frapper… Vous le découvrirez peut-être.
Billetterie en ligne
Prochaines et dernières ventes : samedi 5 octobre (également à l’accueil de l’Office de Tourisme au bureau d’Annecy). Restez connectés !
Pour information :
- Le parcours A est accessible aux personnes à mobilité réduite.
- Le parcours B n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.
© Syndie Clément
Une autre histoire
Crédit photo haut de page :
- © Laurianne Gouttenoire
Journaliste : Gaëlle Tagliabue