Ecomusée du Lac d’Annecy

A quelques jours de sa réouverture estivale – le musée est ouvert de mai à septembre – nous avons poussé les portes de l’Ecomusée du lac d’Annecy à Sevrier. Sa situation, en surplomb du lac, à deux pas du port, de la plage et de la piste cyclable avec les montagnes pour toile de fond vaut à elle seule le détour.

La découverte de ce musée associatif créé en 1992 par l’Echo de nos Montagnes, groupe folklorique d’Annecy, est une très belle surprise. Animé par un vivier de bénévoles aussi passionnés qu’ingénieux – lorsqu’il s’agit d’imaginer des supports ludiques et pédagogiques -, il retrace sur deux étages, grâce une muséographie originale et vivante, l’histoire et la vie des Savoyards au 18ème siècle jusqu’à l’aube du 20ème au bord du lac d’Annecy.

Une grande partie de la visite est consacrée à l’histoire du vêtement, qui, selon qu’il est taillé dans une étoffe rustique ou plus luxueuse, selon sa couleur, ses détails, les accessoires ou la coiffe qui le complètent, en dit beaucoup sur l’âge, le statut social et la vie de nos ancêtres.

Considéré comme une richesse qui accompagnera toute une vie et sera transmis à la génération suivante, on s’emploie à le faire durer en récupérant et raccommodant… un procédé qui à l’époque ne s’appelait pas « upcycling » mais plutôt « bon sens » ! D’ailleurs, on le conserve dans le grenier, véritable coffre-fort, bâti à l’écart de l’habitation principale, afin de préserver les objets les plus précieux de la famille en cas d’incendie.

La mise en scène d’objets anciens, de savoir-faire d’autrefois (crochet, tricot, filature, tissage, sculpture sur bois), la projection de petits films écrits, mis en scène et joués par les bénévoles de l’association, décidément très polyvalents et aux talents multiples, invitent à se représenter le quotidien de l’époque, lorsque les travaux des champs, les fêtes, les veillées, les jeux, les danses et les chants rythmaient les journées.

On apprendra que l’hiver, il fallait quitter sa montagne car les ressources de la famille, se faisant plus rares, ne suffisaient plus à nourrir toutes les bouches. A la ville, on se faisait alors colporteur, ramoneur, cireur de chaussures, dresseur de marmottes, domestique, cocher… le temps de quelques mois.