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Camayos, chocolat solidaire

Portrait

Camayos

Un cœur coulant de chocolat solidaire
Oct. 2023
7 min.

Il y a environ 6 ans, en 2017, les premières graines d’une histoire chocolatée sont plantées, le Cameroun pour point de départ, le village de Chainaz-les-Frasses pour arrivée. C’est là, à Ayos, le village d’origine de Nicole, que l’histoire prend racine au pied des cacaotiers. Elle et son mari Fabrice Petitgenet ont surtout à cœur de contribuer à développer le village de son enfance.

Relancer la culture du cacao est alors une voie autour de laquelle les étoiles s’alignent.

De la fève à la tablette

La rencontre du couple avec le maître artisan chocolatier Willy Ferrier formé à l’institut Paul Bocuse va faire couler l’histoire comme une évidence. A l’époque, peu de chocolatiers transforment eux-mêmes les fèves de cacao. Ils ne sont toujours, et à ce jour, qu’une poignée en France à le faire.

Willy (Wonka !), brin de folie activé, se lance sans l’espace d’un doute. Convaincu que la force du chocolat est là, dans la matière première. Etape par étape : torréfaction, conchage, tempérage… 3 semaines plus tard, 400 tablettes de chocolat sont produites. Ni nom, ni packaging, ni réseau de distribution, il faut tout créer.

Un financement participatif et pas mal d’imagination plus tard, Camayos est lancé. Première rampe de renom, le High Five Festival d’Annecy où Gaylord Pedretti leur laisse un stand. Camayos n’a alors qu’une seule tablette qui s’écoule à 1 500 exemplaires le temps d’un week-end seulement. Tremplin gagnant.

Fabrice Petitgenet, au cœur de la plantation du village d'Ayos

© Camayos / Fabrice Petitgenet, au cœur de la plantation du village d'Ayos

Solo cacao

Les épiceries sont en demande, les particuliers sont conquis, la gamme s’élargit rapidement à 3 tablettes de chocolat. Et dès le départ, aucun additif superficiel, le chocolat Camayos c’est de la fève de cacao et du sucre, rien d’autre. Mais surtout, c’est un prix juste qui valorise chaque maillon de la chaîne, du planteur au distributeur. Une culture artisanale et entièrement naturelle, des étapes de transformation respectueuses de la qualité de cette matière précieuse et un produit fini qui concentre saveurs et valeurs.

« Nous n’avons pas la prétention de plaire à tout le monde, nous faisons notre chocolat à notre manière et à notre goût. Pour nous, le chocolat devrait être considéré comme un vin ou un fromage et être l’héritier d’un terroir et d’un savoir-faire », confie Fabrice avec autant de passion que d’humilité.

Tablette de chocolat Camayos

© Camayos / Tablette de chocolat Camayos

Cœur chocolat

Camayos transforme ses fèves en plusieurs versions de tablettes de chocolat. Noir, au café, au lait et même à présent en version chocolat blond pour la touche de douceur. Les fèves cultivées, fermentées et séchées dans les plantations du village d’Ayos et le beurre de cacao pressé à froid et sans additifs exaltent toutes leurs saveurs à travers une gamme de 8 tablettes, de craquants et de créations spéciales à Pâques et Noël qui subliment le caractère pur de la matière première. La pâte à tartiner chocolat et cacahuètes n’est composée que de 3 ingrédients, pas un de plus, pour une recette 100% artisanale. Le café et les arachides également cultivés sur place permettent de diversifier la production.

Camayos pèse aujourd’hui environ 5 tonnes de chocolat produites dans l’année et une projection à 8 ou 9 tonnes l’année prochaine. Le succès de l’essentialité.

Séchage des fèves de cacao dans le village d’Ayos

© Camayos / Séchage des fèves de cacao dans le village d’Ayos

Fabrice et la chocolaterie

Depuis que Fabrice a laissé ses fonctions dans le BTP pour se consacrer pleinement à l’aventure Camayos, il passe 3 à 4 mois par an sur place. Si l’équipage Camayos ne se compose en métropole que de 3 personnes affairées à tout-va, une dizaine de personnes sont mobilisées sur l’exploitation camerounaise en période creuse. Un chiffre qui monte à près de 80 personnes en pleine saison de récolte des fèves de cacao. Une récolte saisonnière qui s’étend de fin août à fin décembre environ. S’en suivent, à partir de janvier, presque 2 mois de fabrication 24h/24 du beurre de cacao composé de 50% de fèves et de 50% de poudre de cacao. Et, à partir de janvier 2024, la poudre de cacao sera également produite sur place.

Fabrice Petitgenet et la pouponnière de cacaotiers

© Camayos / Fabrice Petitgenet et la pouponnière de cacaotiers

Ethique et choc

Fidèle à son étincelle de départ, Camayos poursuit son action en faveur du développement du village d’Ayos avec, depuis 2017, la construction d’une école, de 7 petits ponts permettant l’accès au village en voiture, de 4 puits en zones isolées inscrits dans un projet plus global d’approvisionnement en eau potable et en cours la construction d’un dispensaire. C’est aux côtés et avec les habitants du village que les projets prennent forme pour de meilleures conditions de vie.

Chaque année, Camayos consacre une partie de son chiffre d’affaires à ces projets ou encore à l’achat d’uniformes et de fournitures scolaires mais au-delà de ça l’entreprise favorise l’essor d’un véritable travail collectif solidaire

Valoriser de manière juste et équilibrée tous les acteurs est au cœur des valeurs d’un produit de caractère. Plantation, récolte, fabrication, commercialisation, l’histoire Camayos c’est l’histoire d’un chocolat qui a un goût bien affirmé et une identité bien typée. La terre du Cameroun pour terroir, les habitants d’Ayos pour énergie vitale, le savoir-faire et l’enthousiasme du maître artisan chocolatier Willy Ferrier pour marqueurs et l’engagement follement humain de Nicole & Fabrice Petitgenet comme supplément d’âme. 

Pesée des sacs de fèves de cacao

© Camayos / Pesée des sacs de fèves de cacao

Camayos

417 chemin des Grands Champs – CHAINAZ-LES-FRASSES

Tél. +33 (0)7 85 76 56 10

Tél. +33 (0)6 37 69 57 13

 

camayos

Crédit photo :

  • © Camayos

Journaliste : Gaëlle Tagliabue