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Statue de saint François de Sales

Il était une fois

Dans les pas de saint François de Sales

Arpenter les rues d’Annecy, c’est un peu mettre ses pas dans ceux de saint François de Sales. Mais qui était-il vraiment ? Et pourquoi a-t-il tant marqué la ville ?

Juin 2022
3 min.

Alors que nous nous apprêtons à célébrer le 400ème anniversaire de sa mort, survenue le 28 décembre 1622 à Lyon, il est temps de faire la lumière sur cet homme, sa vie et son aura qui plane encore sur de nombreux édifices de la ville.

 

François de Sales est né en 1567 au château de Sales, près de Thorens-Glières – à l’époque, duché de Savoie – dans une famille aristocratique aisée. Nous sommes alors dans un contexte de guerres de Religion, qui ont frappé la France entre 1562 et 1598, marquées notamment par l’assassinat de protestants perpétré en 1572 lors du massacre de la Saint-Barthélemy, et l’édit de Nantes signé par Henri IV en 1598 qui met fin à 36 années de conflits sanglants entre catholiques et protestants.

Rien par force, tout par amour

Après de brillantes études, où il se forme à la philosophie, aux mathématiques, à l’histoire, la musique et à la théologie, François de Sales décide de se tourner vers la religion et est ordonné prêtre en 1593. L’évêque de Genève lui confie alors la mission de ramener les habitants du Chablais, récemment convertis au protestantisme, à la foi catholique. Rappelons qu’à cette époque, Genève est alors un haut lieu de la Réforme protestante et que les églises sont désertées par les fidèles. Il entreprend alors une longue croisade pacifiste avec des armes spirituelles : conversion du cœur, prière, charité et exemple de vie. Ce prophète qui concilie humanisme et pensée chrétienne catéchise, prêche, confesse, visite les pauvres et les malades. Il vit pauvrement, tout en aidant les plus pauvres que lui. Il se démarque de ses contemporains par son attitude non violente à l’égard du protestantisme.

Château de Thorens

Sémaphore – P. Leroy / Château de Thorens

« C’est par la charité qu’il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu’il faut l’envahir, par la charité qu’il faut la recouvrer […]. Je ne vous propose ni le fer, ni cette poudre dont l’odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale […]. C’est par nous-mêmes que nous devons repousser l’ennemi […], par l’exemple et la sainteté de notre vie […]. Il faut renverser les murs de Genève par des prières ardentes et livrer l’assaut par la charité fraternelle. »

Saint patron des journalistes et des écrivains

En 1593, il se porte volontaire pour aller à la rencontre des habitants du Chablais pour y restaurer la religion catholique. Il a recours à l’imprimerie pour faire éditer de courts traités de la foi catholique, remarquablement rédigés et argumentés, sur des feuilles volantes, qu’une à une, il placarde sur les murs et glisse sous les portes. Les nombreux écrits qu’il a laissés, dont « Introduction à la vie dévote » – considéré comme l’un des premiers chefs d’œuvre de la littérature chrétienne – lui valent le statut de saint patron des journalistes et écrivains et figurent parmi les tout premiers journaux catholiques.

Basilique de la Visitation

© C. Max / Basilique de la Visitation

Evêque de Genève

C’est en 1602, en l’église de Thorens, où il a été baptisé, qu’il est ordonné évêque de Genève, mais reste en exil à Annecy, Genève étant alors protestante. Il passera les 20 années de son épiscopat à faire preuve de pédagogie, prêchant, parcourant son diocèse, réformant le clergé et les ordres religieux, tout en entretenant une abondante correspondance. « Il faut tout faire par Amour, et rien par force, il faut plus aimer l’obéissance que craindre la désobéissance. »

Il est reçu à la Cour du Roi Henry IV, qui l’assure de sa confiance. Il fonde en 1610 l’ordre religieux de la Visitation à Annecy, avec la baronne Jeanne de Chantal. Il meurt à Lyon, le 28 décembre 1622. Il est canonisé en 1665 et proclamé Docteur de l’Église en 1877. Il restera l’une des figures majeures de la renaissance catholique au début du 17ème siècle. Son tombeau se trouve en l’église Saint-François, dite « des Italiens », située dans le vieil Annecy.

Eglise Saint-François

© C. Max / Eglise Saint-François

Une balade thématique

A l’occasion du 400ème anniversaire de son décès, un parcours intitulé « sur les traces de saint François de Sales » réalisé en collaboration avec le Diocèse d’Annecy, propose de mettre vos pas, de rue en rue, dans ceux de François de Sales et de découvrir comment, par son prestige intellectuel et spirituel, il a marqué durablement la ville.

Ce parcours est accessible aux personnes en fauteuil roulant, à condition de ne pas emprunter les escaliers menant à la Basilique, que l’on peut contourner par la route.

 

Découvrir la balade

Statue de saint François de Sales

© C. Max / Statue de saint François de Sales

Crédit photo :

  • © C. Max

Journaliste : Aude Pollet-Thiollier